Un livre & un film – Des vents contraires

Tu as vu un peu? Je te fais un doublé aujourd’hui: livre ET film. Oui, mais lequel…

« Des vents contraires« 
Film de Jalil Lespert – Livre de Olivier Adam

Promis, j’ai essayée d’être objective… Oui parce que Olivier Adam, je l’aime. Tellement que quand il y a quelques mois, je tombe par hasard sur « Je vais bien ne t’en fais pas », je l’ai pris sans réfléchir. Il me paraissait normal de le lire (d’ailleurs j’ai toujours pas vu le film). J’ai adoré, j’ai récidivé comme j’aime bien dire. Donc, retour dans les rayons de la bibliothèque, au A, Adam: Olivier Adam, te voilà! J’ai pris les deux autres livres qu’ils avaient de lui: « Des vents contraires » et « le cœur régulier ». Bon, je me rends compte qu’il faut vraiment que je vous fasse une revue « spéciale » O.Adam… Bref, j’ai lu Des vents contraires, et j’ai aimé. Par contre contrairement aux deux autres romans cités ci-dessus, je n’ai pas compris le choix du titre… Bretagne = vent? non? peut-être.

Un petit résumé/synopsis (piqué à l’éditeur):
Depuis que sa femme a disparu sans jamais faire signe, Paul Andersen vit seul avec ses deux jeunes enfants. Mais une année s’est écoulée, une année où chaque jour était à réinventer, et Paul est épuisé. Il espère faire peau neuve par la grâce d’une retour aux sources et s’installe alors à Saint-Malo, la ville de son enfance. Mais qui est donc Paul Andersen ? Un père qui, pour sauver le monde aux yeux de ses enfants, doit lutter sans cesse avec sa propre inquiétude et contrer, avec une infinie tendresse, les menaces qui pèsent sur leur vie. Dans ce livre lumineux aux paysages balayés par les vents océaniques, Olivier Adam impose avec une évidence tranquille sa puissance romanesque et son sens de la fraternité.

Mon avis (pas très éclairé) sur le livre:
Là où le mot contraire pourrait aller, c’est dans ce que j’ai ressentis en lisant ce roman. Il est d’une brutalité, mais d’une douceur. Brute d’amour, de douleur et de peur. Doux dans son style d’écriture et son rythme. Les mots sont subtils, délicats, comme le sujet. J’ai beaucoup aimé me projeter dans l’esprit d’un homme, d’un papa, brisé, comprendre un peu. Je me suis attaché au personnage, prise de compassion et de douleur pour lui et ses enfants. Comment se reconstruire après un drame, quand on ne connait pas, la nature de la tragédie qui ce joue? D’un deuil meme si c’est dur, on connait notre guerre, notre poids, on peut trouver les armes pour combattre (et je sais de quoi je parle), d’une séparation aussi, mais face aux questions de cet homme, de ces enfants… J’ai donc très apprécié cette vision d’une histoire qui peut ce jouer tout les jours, dans votre immeuble, votre rue, ou à l’autre bout du pays. Quelque chose de banal pour un service de police, de complètement fou pour une famille.
Niveau rythme par contre, la patte d’O.Adam est bien là, c’est lent, mais plaisant.

Mon avis (encore moins clair) sur le film:
Le ton est donné dès le début. C’est lent, trèèèèèèès lent. Mais c’est pas grave, je m’y attendais, donc je passe outre. Le rythme, les teintes, les sensations, tout est là, fidèles au livre. Je redoutais la suppression de certains passages, certains évènements, j’ai eu raison. Et j’ai trouvé cela dommage, surtout pour un certain lien que le papa va créer avec une personne (je ne voudrais pas trop spoiler), je trouve que cette relation est importante pour l’équilibre de l’histoire. Tant pis.
Beaucoup de passages « blancs ». On fixe une action, une fenêtre, meme pas de musique… sensation d’ennui un peu. Les personnages sont trop fixes à mon goût, manque de détails sur certains, ils apparaissent, disparaissent, et puis c’est tout.
Bon c’est pour les « -« . Mais coté « + », c’est pas mal non plus… Audrey Tautou, Benoit Magimel… un bon casting. Audrey T; est moins présente, forcément, l’histoire est faite ainsi, et le réalisateur à parfaitement intégré les souvenirs de Paul (Benoit Magimel), ils se font doux et terribles.
Benoit Magimel offre une belle prestation, je l’ai beaucoup aimé dans ce rôle de père brisé.
Les moments cocasses de l’histoire sont bien gardés, quelques pics, par ci par là, assez drôle qui détendent l’atmosphère, cela tombe bien, on en avait besoin.
Les instants tragiques eux, sont perturbants… Surtout à un moment, LE moment le plus tragique. Les enfants, le père, l’oncle, un plan sur ces quatres personnages, très long et très intense. J’ai eu du mal à supporter la douleur des enfants, le cris du garçon résonne encore… Oui, j’ai pleuré, je ne sais pas si c’est parce que je suis maman, et que je me projette, mais ce petit garçon m’a émue.
Et quand je suis émue, je suis ravie (maso la fille je vous l’ai déjà dit).

C’est pas le meilleur film de l’année. Mais c’est un coup de cœur. Un vrai de vrai.

Je précise que j’ai écris cet article à chaud. Demain, je « verrais » peut être un peu le film différemment. Ou pas.

Quelques captures: