La goutte de lait…

Pour Natasha, la question de l’allaitement n’a pas été simple…
Partagée entre l’envie de donner le meilleur, et la peur des sentiments mélangés.
Allaiter ce bébé, sans avoir pu allaiter Alice, c’était comme sauter une étape,
monter les marches trop vite. En louper une.

Et la peur du jugement. Merde, c’est mes seins, mon corps. Il n’y a pas de choix égoïste possible. Chacune son histoire (douloureuse ou non).

Sans mentir, j’ai d’abords fait le choix de l’allaitement par peur du jugement,
comme ça c’est dit. Passons au reste.

Pour Natan, c’était évident, pour Alice aussi, pour Natasha j’étais continuellement en plein doute. Et tant que ce doute ne fut pas dissipé, j’ai suivi (tel un gentil soldat) ce que le code de bonne conduite de la maman parfaite te dis de faire, ce que tout le monde te rabâche
sans cesse. Allaiter. De toute façon, le lait en poudre, c’était aller à contre courant de mes idéaux, de mes principes.

Sauf que les principes. C’était avant.

Avant d’avoir frôler la mort. Avant d’avoir perdu ma chair et mon sang, l’un des amours de ma vie. Avant d’avoir des enfants.

Il faut allaiter, allaitons donc.
Sauf que, césarienne, maladie, douleurs, émotions contradictoires entre sa miraculeuse naissance et le souvenir d’Alice. Le grand à gérer qui vit une période très très difficile pour lui… la peur de me perdre, la peur que « bébé dans le ventre, il va pas mourir? » (je cite).
C’était bien trop pour une seule personne, pour moi en tout cas.

Et j’en ai marre d’entendre: « Faut faire ci, et surtout pas ça. » « Mais tu sais t’es pas forcé d’arrêter parce que t’es malade. » Etc… J’ai fais le tour déjà. Les seules solutions qu’on m’a donné, c’était pour aider Natasha. Seule quelque personnes on su entendre ma détresse. Que je les aimes ces personnes là… elles se reconnaitrons. Je me suis bien entourée, et pourtant…

Alors je me suis d’abords battu, pour réussir cet allaitement. Mais déjà là, quelque chose ne va pas. Plus l’envie, la souffrance qui prends le dessus. Besoin de passer à autre chose. Besoin de savourer mon rôle de maman autrement, sereinement, à ma façon.

Cacher ces seins que je ne saurais voir. Mon corps me fait horreur,
mon corps me fait mal, mon corps n’est plus que souffrance.

Natasha aura été allaitée un peu plus de 1mois, et vu ma situation,
j’estime avoir fait le maximum, MON maximum.

Si j’écris aujourd’hui (de façon un peu brouillon je vous l’accorde, ma vie n’est qu’un brouillon en ce moment, pardon.) c’est tout simplement pour vous faire ce cri du cœur.

Par pitié, arrêtez de culpabiliser les femmes qui ne peuvent pas, ne veulent pas.
Parce que OUI certaines femmes ne peuvent pas. Je ne parle pas physiquement, mais psychologiquement. C’est parfois tout simplement, trop dur.  Sommes nous lâche? De vouloir aller bien? Sommes nous lâche? De ne pas allaiter tout simplement parce que, ça va pas.
Avant de juger. Apprenez à écouter.
Ces femmes là, ont peut être tant de choses à raconter…

La goutte de lait

9 réflexions sur “La goutte de lait…

  1. Popo dit :

    Comme d’habitude très beau récit …. Tu sais ce que je pense ont en a déjà discuté … Moi non plus j’ai pas pu allaité louca à cause des médicaments que je prenais pour ma brèche à cause de la péri ratée et puis pour timéo j’ai simplement pas eu envie … Alors oui Je trouve ça très bien une femme qui allaite son enfant … Mais la plus belle des choses c’est d’avoir son bébé dans les bras et d’être bien … Allaitement ou non …. Près soin de toi ma Lulu et je suis la … Virtuellement mais je suis la >3

  2. Geraude Debes dit :

    J’ai eu le même sentiment que toi pour l’allaitement de Melusine. Et du voup j’ai tenu 1 mois aussi. J’ai ete comme libéré après. Tres beau recit en tout cas

  3. Anne-Laure dit :

    Tu as tellement raison… Pour que Natasha soit heureuse, il faut que TU te sentes bien dans tes choix, si personnels ! Et FUCK l’avis des autres, a les écouter ils feraient tout mieux que nous !

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